vendredi 2 mars 2007

La cavalcade des éléphants

La cavalcade des éléphants. Ainsi les revoit-on, nos bons vieux pachydermes socialistes ! Pierre Mauroy, Laurent Fabius, Lionel Jospin… Il n’y manque que Michel Rocard. C’est un nouvel et cruel revirement pour Ségolène Royal. Elle avait fondé sa conquête du Parti socialiste sur l’incarnation du changement ; elle n’avait même pas hésité à faire comprendre que son gouvernement ne compterait aucun ancien ministre. Mais elle se sentait un peu seulabre. Dame ! C’est qu’il faut le défendre ce programme pompeusement intitulé « Pacte présidentiel » et qui semble lui aller comme une cravate à un cochon d’Inde. Alors, quoi de mieux que de solliciter les éléphants, les gardiens de l’orthodoxie socialiste ? Marie-Ségolène Royal voulait réformer les 35 heures ? La voilà affublée de Martine Aubry pour s’assurer que rien ne sera fait en ce sens. Elle voulait glisser vers la social-démocratie à la scandinave ? La voilà flanquée de Pierre Mauroy pour être bien sûre qu’il n’en sera rien. Elle voulait marquer une rupture avec 2002 ? La voilà cornaquée par Lionel Jospin qui la gratifie de conseils dont elle ne saurait douter qu’ils soient précieux. Le problème dans tout ça, ce sont les militants socialistes. Oh, bien évidemment, les piliers des différentes sections n’y verront rien à redire. Mais quid de tous les encartés à 20 euros ? Quid de ceux qui se sont engagés par Internet pour seulement soutenir ce vent de changement ? Ne se sentent-ils pas un peu cocus ? Car, dans le bestiaire socialiste, les éléphants ont toujours fait bon ménage avec les dindons de la farce. S’ils se chamaillent, ils voyagent de conserve, clopin-clopant…

Aucun commentaire: