samedi 10 mars 2007

Nicolas Sarkozy : le renouveau de la droite française

La candidature de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle incarne, à n’en pas douter, un mouvement de renouvellement de fond en comble de la droite française. Celle-ci, contrairement à ce que d’aucuns voudraient nous faire croire, correspond à une réalité politique profonde dans le pays, à une nécessité d’équilibrage du paysage politique national et à une inclination forte d’une forte proportion de l’opinion. Mais, jusqu’à l’avènement (au moins dans son camp) de son actuel chef de file, elle peinait à s’affirmer. Depuis l’après-guerre, et en raison du traumatisme de l’Occupation et de la collaboration, concomitamment à la montée en puissance du communisme et des idéologies post-marxistes, dont l’alter-mondialisme est le dernier avatar, la droite française était frappée de flétrissure et il était malséant de s’en réclamer ouvertement. Le phénomène fut accentué par le fait que l’espace électoral de la droite fut pendant près d’un demi-siècle occupé successivement ou simultanément par le gaullisme, le giscardisme et le centrisme qui, s’ils s’adressaient à l’électorat de droite, peinaient à revendiquer leur part d’échiquier. Comme s’il fût moralement répréhensible d’être de droite et qu’il eût fallu constamment se trouver des excuses de ne pas être tout à fait de gauche. Cependant, il existe une solide tradition française de droite, qui n’a jamais collaboré à aucune idéologie totalitaire ou criminelle, qui ne peut et ne doit se faire aucun reproche historique et qui correspond à une part non négligeable du peuple de France. Elle porte une part importante de l’héritage démocratique de notre pays tant il est permis de considérer Montesquieu, Turgot, Constant, Tocqueville, Aron ou Revel comme autant de saints patrons de la démocratie parlementaire. Oublions un instant, avec l’immense respect et la gratitude intellectuelle qu’on lui doit, la classification des droites en France établie par René Rémond et dernièrement actualisée par ses soins. Passons sur l’histoire des partis, des hommes et de leurs destins pour ne retenir qu’une tentative de définition de la droite en France en ce début de XXIème siècle. Plongeant ses racines dans les familles gaullo-pompidolienne, démocrate-chrétienne, libérale, républicaine, indépendante, radicale ou traditionaliste, la droite française pourrait se définir comme libérale dans sa pensée politique, c’est à dire profondément attachée à la démocratie parlementaire, réformiste dans sa pratique économique et sociale, conservatrice dans ses valeurs, ses mœurs et son goût de l’ordre, laïque mais attachée à ses racines chrétiennes, universaliste mais pétrie de patriotisme.
Cette tradition trouve pleinement son illustration dans les discours et les déclarations de Nicolas Sarkozy. Il serait erroné de les juger seulement de circonstance ou comme la conséquence de la faveur du prince pour tel ou tel conseiller influent. Il y a chez Sarkozy, et dans ce syncrétisme de droite qu’il incarne, quelque chose de profond, d’enraciné, qui ressortit au domaine de la conviction, de la vision de la France et de son destin national.

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