dimanche 4 mars 2007

Romano ou Giorgio ?

Romano ou Giorgio ? L’Italie est à la mode. Et pas seulement à cause des récents soubresauts gouvernementaux de la péninsule qui, d’ailleurs, vont faire regretter aux transalpins la remarquable stabilité ministérielle de l’ère Berlusconi. Non, si l’Italie est à la mode, c’est parce que l’homme en forme des sondages, François Bayrou, aime à se réclamer de Romano Prodi. Il voit dans la coalition hétéroclite qui a porté l’ancien président de la Commission de Bruxelles au Palais Chigi, sans être sûre de pouvoir l’y maintenir bien longtemps, un modèle du genre. C’est qu’il s’y voit presque. Un leader modéré et charismatique (est-ce réellement compatible ?) qui réunit autour de SON programme des personnalités venues d’horizons divers et variés. Car Monsieur Bayrou est formel : n’accèderont à son gouvernement que ceux qui passeront sous les fourches caudines de ses certitudes. Résumons l’équation à multiples inconnues : François Bayrou est libéral (beaucoup de choses dans son programme le démontrent) mais n’a quasiment plus que des électeurs de gauche. Pour leur être agréable, il les assure qu’il ne rentrera jamais au bercail de la droite mais il ne change point d’idées. Le problème de Bayrou, c’est que Chirac a refusé de la nommer à Matignon en 2002. Alors, sous le coup de la colère, il veut l’Elysée, na ! Mais imaginons qu’il y accède : ce serait grâce, tour à tour, à l’élimination de Royal puis de Sarkozy par… les électeurs de toutes les gauches. Qu’adviendrait-il ? Survivant à la disparition de sa déjà presque plus compagne, François Hollande présenterait le mois suivant 577 candidats socialistes dans les 577 circonscriptions, la gauche se vengerait de l’affront de 2002 et Bayrou cohabiterait cinq ans avec un gouvernement et une majorité socialistes. Probablement même avec François Hollande. Un François peut en cacher un autre ? Et si, sans même le savoir, Bayrou était le faux-nez d’Hollande ? Ainsi, à défaut d’être Romano Prodi, Bayrou ne serait que Giorgio Napolitano.

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