samedi 29 septembre 2007

Guerre et faillite

J’ai gardé, des années que je passai au collège, un fidèle camarade qui jamais ne me déçut. Bien qu’il soit un objet, j’ai avec lui une telle intimité que je m’abandonne à son égard aux facilités de l’anthropomorphisme. Car il faut avouer que non seulement je le considère très parlant mais au surplus il répond fort à propos à beaucoup de mes interrogations. Foin de circonlocutions dilatoires ! je fais mon « coming out » : j’aime mon dictionnaire. Oh, il n’est pas un Robert, ni grand ni petit, pas plus que l’imposant et considérable Littré. Il s’agit du Petit Larousse que je reçus en cadeau de mes parents pour mon entrée en sixième. Je le consulte souvent pour y vérifier l’orthographe exacte d’un mot – j’avoue pratiquer cette « science des ânes » – ou le bon usage d’un substantif peu ou mal utilisé. Pourquoi vous entretiens-je de cela ? Parce que je me suis vu dans l’obligation de recourir aux services de l’ami Larousse pour relire la définition des deux mots qui font actuellement le plus scandale : guerre et faillite. Cela ressemble à du Tolstoï pastiché mais n’est en réalité que le dernier cheval de bataille des pratiquants de la pensée unique.




« Guerre : n. f. Epreuve de force entre Etats, entre peuples, entre partis. »
« Faillite : n.f. Etat d’un débiteur qui ne peut plus payer ses créanciers (être en faillite ; faire faillite) // Echec complet d’une entreprise (la faillite d’une politique)
»




Un Etat fanatique, théocratique, armant et finançant depuis son instauration une kyrielle de mouvements terroristes, s’il parvient à se doter de l’arme atomique, doit être considéré avec lucidité. Dans le contexte d’instabilité du Proche et du Moyen Orients, l’Iran, s’il parvient à ses fins, risque de provoquer une course aux armes de destruction massive qui aboutira nécessairement à une guerre où sera fait usage de l’arme nucléaire. Les pressions internationales exercées sur ce pays pour l’empêcher d’atteindre ses buts relèvent bien d’une forme d’épreuve de force entre Etats. Bernard Kouchner a eu le courage de le dire.




Un Etat qui, depuis plus de trente ans, ne connaît que des exercices budgétaires déficitaires et dont la dette cumulée avec celles des régimes sociaux et des collectivités locales dépasse les deux mille milliards d’euros ne peut être sérieusement qualifié autrement. Les politiques successives qui ont conduit à ce résultat par leur seul souci de perpétuer le statu quo ont bien échoué de façon incontestable. Il faut le dire avec franchise à tous les représentants d’intérêts catégoriels qui pratiquent le consumérisme d’aides et de services publics avec la plus parfaite inconscience. François Fillon a eu le courage de le dire.

Avant qu’il ne soit Premier ministre, François Fillon avait publié un livre intitulé « La France peut supporter la vérité ». Apparemment, à en juger aux cris d’orfraies entendus, il n’est pas certain qu’elle le puisse. Mais, rassurons-nous, ce ne sont pas forcément ceux qui s’offusquent qui font l’opinion.

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