lundi 24 septembre 2007

De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace !

Nicolas Sarkozy est conscient de l’immense responsabilité qui pèse sur ses épaules. Par son élection, par l’espoir qu’il a fait naître tant par la campagne volontaire qu’il a menée que par le nouveau style qu’il a imprimé à la Présidence, le chef de l’Etat n’a pas droit à l’erreur. Les Français sont prêts à tout lui pardonner : sa suractivité, le casting des gens qui l’entourent, les fredaines de sa vie conjugale, son goût du luxe et de l’ostentatoire, ses manières de jet-setter parvenu,… Ceux qui le soutiennent pour avoir décomplexé la droite et réussi à gagner une élection comme celle-là en défendant des idées conservatrices et libérales lui ont même accordé le bénéfice du doute en acceptant la louchée d’huile de foie de morue que constitue l’ouverture politique voulue par le locataire de l’Elysée. En revanche, personne ne lui accordera la moindre circonstance atténuante s’il ne fait pas tout ce qu’il a annoncé qu’il ferait ou s’il échoue dans ses entreprises.

(source AFP)

La rentrée parlementaire s’annonce donc chaude et fiévreuse. Pouvoir d’achat, croissance, immigration, retraites, fonction publique, éducation, institutions : les chantiers ouverts ne manquent pas et les défis sociaux et politiques non plus. Mais, maintenant, il n’est plus question de reculer. Déjà, cet été, le nouveau pouvoir exécutif a semblé barguigner : le service minimum dans les transports publics en cas de grève ressemble à tout sauf à un service minimum ; la réduction du nombre de fonctionnaires n’est pas au niveau annoncé ; la déductibilité des intérêts d’emprunts sur la résidence principale était visiblement mal ficelée car on avait juste ignoré le sacro-saint principe de non-rétroactivité, Christine Lagarde s’est faite tancer pour avoir prononcé le mot « rigueur », pourtant honnête ; François Fillon a agacé en haut lieu pour avoir semblé forcer la main de celui qui ne le considère qu’en « collaborateur ». Bref, et ceci n’est guère blâmable, la saison des réglages et des essais sur piste est maintenant révolue. L’heure de la course va sonner. Le drapeau à damier va s’abaisser. Depuis plus de vingt-cinq ans, c’est à dire les mandats de Mitterrand et de Chirac, la France stagne, voire régresse, sous l’empire de la dictature du statu-quo. Alors, de l’audace, encore de l’audace et toujours de l’audace : c’est cela qu’attendent les Français et ils ne supporteront pas que leur attente soit déçue. Plus que les réformes, ils craignent par-dessus tout l’immobilisme.

Ségolène Royal, pour sa part, est la meilleure caricature d’elle-même. Par sa réponse aux attaques de Lionel Jospin, « Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. », elle contribue à entretenir cette image qui la rend si ridicule aux yeux des Français et tellement insupportable à ceux de ses camarades socialistes. Mieux que les Guignols !

1 commentaire:

Lyvie a dit…

Je suis très loin d'être une spécialiste des questions politiques, mais je peux dire ce que je ressens à la lecture de tels messages de votre part ou de celui du gouvernement en place. Sous prétextes de déficits qu'on nous affichent à la figure comme des épouvantails pour nous faire peur et qu'on continue à grossir : pour exemple la défiscalisation des heures supplémentaires (- de cotisations venant engranger les comptes mutualistes) et de fait en quelque sorte, la légalisation du travail au noir... (On marche sur la tête!), nous allons, sous couvert d'une brumeuse perspective d'enrichissement personnel pour quelques uns nous appauvrir collectivement. La sape systématique des biens collectifs : santé publique, éducation nationale, solidarité envers les plus démunis, retraites, nous appauvrit à long terme, j'en suis persuadée. Le bien collectif est ce qui fait notre vie plus riche, et plus juste.