vendredi 4 mai 2007

Nicolas Sarkozy devrait l'emporter

Les Français l’ont voulu et ils l’ont. Ils y tenaient à ce face à face, les enquêtes d’opinion en témoignaient. Rien n’y a fait pour les en détourner. Ni la sulfureuse réputation de Jean-Marie Le Pen, fort de son succès de 2002 que beaucoup le croyaient capable de réitérer ; ni le succès d’estime de François Bayrou qui a tutoyé les sommets sans les atteindre. Royal-Sarkozy. Sarkozy-Royal. L’affiche est, dans le fond, non seulement prestigieuse mais aussi riche de promesses de renouvellement des élites et des pratiques politiques. L’un et l’autre sont quinquagénaires et se présentent pour la première fois ; l’un et l’autre se sont imposés à leur camp respectif en s’appuyant sur l’opinion ; l’un et l’autre affichent une volonté de rupture. Mais la comparaison s’arrête là.

Nicolas Sarkozy a un net avantage sur sa rivale qui ne lui est pas seulement conféré par son excellent score qui lui a permis de « creuser le trou » au premier tour. Il se présente à cette élection après avoir recomposé la droite, bâti un projet au terme d’un long processus de dix-huit conventions thématiques de l’UMP et annoncé clairement ce qu’il entend faire et avec qui il entend le faire. Il a, comme jamais aucun n’y était parvenu avant lui, réussi une forme très efficace de synthèse entre toutes les traditions et composantes de la droite et du centre-droit français : démocrates-chrétiens, radicaux-valoisiens, giscardiens, libéraux, chiraquiens, gaullistes et souverainistes.

Ségolène Royal, de son côté, compte sur son élection pour, après coup, recomposer la gauche, modifier son « pacte présidentiel » et rassembler une majorité hétéroclite allant de José Bové à, espère-t-elle probablement en vain, François Bayrou. Au-delà des commentaires qui auront été faits sur sa légèreté, ses bourdes, son style maladroit et son mysticisme égocentrique, c’est cette stratégie « en dedans » qui est la principale faiblesse de Ségolène Royal.

Mercredi soir, le débat télévisé n’a pas apporté grand chose de plus à la connaissance des électeurs. Il aura seulement permis de faire tomber un masque : Ségolène Royal est redevenue Marie-Ségolène : une socialiste hautaine, arrogante, méprisante et impatiente. Toute sa stratégie aura porté sur son irrépressible envie d’en découdre avec son adversaire pour le pousser dans ses retranchements. Elle s’est heurté à un mur de courtoisie, de patience, de respect pour sa personne. C’est elle qui a perdu ses nerfs et s’est emportée dans une diatribe excessive.

Nicolas Sarkozy, lui, a campé sur ses positions, « déroulé » un programme bien rôdé et suffisamment détaillé et fait la démonstration qu’il n’est pas le psychopathe avide d’autorité que certains veulent décrire mais, au contraire, un homme expérimenté, pondéré, soucieux de mettre en œuvre une politique empreinte de réformisme et de pragmatisme. Sur les questions économiques, sociales comme les thèmes de la sécurité et de la politique étrangère, il a affirmé sa supériorité sur la candidate socialiste.Bien malin qui peut dire si les débats de 1974, 1981, 1988 et 1995 ont changé le cours des choses mais si, cette année, la logique politique est, au second tour, respectée comme elle l’a été au premier, Nicolas Sarkozy devrait l’emporter.

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