vendredi 20 avril 2007

Les valeurs de Nicolas Sarkozy

« N’ayez pas peur ! », dit Nicolas Sarkozy aux Françaises et aux Français qui s’apprêtent à voter lors du premier tour de l’élection présidentielle ce dimanche.

Le vrai sujet de cette présidentielle, ce sont les valeurs. « Par le passé, il est arrivé, c’est vrai, qu’un thème unique s’impose à tous les autres. En 1997, les 35 heures et les emplois-jeunes. En 2002, la sécurité. Cette année, derrière les apparences d’un certain zapping, tout – le travail, l’éducation, l’immigration, la sécurité – s’ordonne autour de la crise d’identité que traverse la France. D’où cette campagne sur le sens et sur les valeurs, qui désoriente certains commentateurs mais dont les Français ont bien compris la nouveauté » (Le Figaro du 17 avril 2007). Nicolas Sarkozy ne mène pas un combat politique mais un combat idéologique. Le candidat investi par l’UMP fait aux journalistes cette confidence étonnante chez un homme de droite, mais essentielle pour bien percevoir la pensée d’un homme qui a renoncé à tout complexe, à tout tabou politique. « Au fond, j’ai fait mienne l’analyse de Gramsci : le pouvoir se gagne par les idées. C’est la première fois qu’un homme de droite assume cette bataille-là. » Nicolas Sarkozy a fait ce choix en 2002. Quinze jours après son arrivée au ministère de l’Intérieur, une certaine presse a commencé à l’attaquer sur le thème : « Sarkozy fait la guerre aux pauvres. » Il s’est alors dit : « soit je cède et je ne pourrai plus rien faire, soit j’engage la bataille idéologique, en démontrant que la sécurité est avant tout au service des plus pauvres ».

Depuis 2002, il a donc engagé un combat pour la maîtrise du débat d’idées. Tous les soirs, dans ses meetings, il parle de l’école, en dénonçant l’héritage de 1968 ; il dénonce le relativisme intellectuel, culturel, moral… Bref, Sarkozy pourfend la pensée unique et s’efforce de ne pas oublier celles et ceux, majoritaires, qui ont voté non au référendum sur la constitution européenne. La virulence de la gauche à son égard témoigne éloquemment à quel point elle redoute sa victoire car celle-ci mettrait à mal ce système qu’elle s’est tricoté et auquel elle est tant attachée, à l’instar de la social-démocratie conservatrice qu’incarne en fait François Bayrou depuis sa conversion au rocardisme.

Ce cri du cœur, « N’ayez pas peur ! », est aussi une référence à Jean-Paul II que les pharisiens de la pensée unique reprochent également à Nicolas Sarkozy ; une référence aux deux mille ans de chrétienté qui ont façonné la France. Pourquoi ce choix ? « Parce que c’est l’homme qui par la force de ses convictions a fait tomber le mur de Berlin. C’est l’homme qui a dit qu’il ne fallait pas avoir peur. C’est l’homme qui a su incarner l’ouverture et la fermeté. Quel plus bel exemple ? »

Comment peut-on contester que l’Europe ait des racines chrétiennes ? « Derrière la morale laïque et républicaine française, il y a deux mille ans de chrétienté. Ce n’est pas militer pour une Église que de dire cela, c’est regarder l’histoire de France telle qu’elle est, et ce « long manteau d’églises » qui recouvre notre pays. La question de savoir si Dieu doit être dans la Constitution européenne ne se pose plus puisqu’il n’y a pas de Constitution. Donc, on ne va pas se battre là-dessus. Mais on ne peut pas ignorer les racines chrétiennes de l’Europe, ni celles de la France. »

1 commentaire:

piron a dit…

" il me semblait que le monde ait rejeté les vieux haillons pour revêtir la robe blanche des églises" Raoul Glaber, moine du XI ème siècle... Que Nicolas se trompe dans sa citation, passe encore, mais toi... Bravo pour ton blog, et bon courage