vendredi 4 avril 2008

Il faut réduire les dépenses publiques



RGPP. Savez-vous ce que veut dire cet affreux sigle ? Non ? Probablement est-ce une lacune car du destin réservé à ce qu’il représente dépend probablement notre avenir. RGPP signifie « révision générale des politiques publiques ». La presse en parle d’abondance. Des annonces importantes doivent être faites par le président de la République ces jours-ci.

De quoi s’agit-il donc ? Il s’agit de l’établissement complet d’un diagnostic des actions de l’Etat en vue de rationaliser et de maîtriser les dépenses publiques. L’enjeu est d’importance alors que, de l’aveu même du Premier ministre, la France traverse un « trou d’air » économique, lié au contexte mondial, et que les « caisses sont vides ». Parité euro/dollar, coût des matières premières, crise financière internationale : autant de difficultés qu’il faut bien affronter.

Derrière le vocable technocratique « RGPP » se cache la mise en œuvre d’une remise à plat de la gestion publique dont notre pays a grand besoin. Les annonces faites par Nicolas Sarkozy relève de cet impérieux besoin. Cela fait maintenant de nombreuses années que toute une série de rapports ont été rendus sur l’endettement, sur les déficits et sur les remèdes à administrer au malade. Michel Pébereau et Jacques Attali, pour ne parler que des plus emblématiques rapporteurs, ont largement défrayé la chronique. Maintenant, les pouvoirs publics sont au pied du mur, obligés de régler une addition dont ils ne sont pas responsables. Soit ils s’engagent – et très vigoureusement – dans cette direction, soit ils continuent à prendre des hypothèques sur l’avenir de nos enfants.

Déjà, les voix s’élèvent contre la réduction du nombre de fonctionnaires, pour la défense des implantations les plus coûteuses des services publics, contre l’allongement de la durée de cotisation pour les retraites. Pour d’autres, il est bien commode de désigner l’arbre du paquet fiscal de l’été dernier pour dissimuler la forêt de la gabegie collective depuis tant d’années.

« La France peut supporter la vérité », avait écrit François Fillon en son temps. C’est le moment ou jamais de le vérifier.



Rigueur ou austérité ? Comme d’habitude, le gouvernement pousse des cris d’orfraie et nie farouchement s’engager dans une telle direction. Pourtant, c’est bien à une réduction importante des dépenses publiques qu’il faut que la France s’astreigne à l’instar de ce qu’ont pratiqué d’autres pays comme le Canada ou la Suède. Il faut regarder avec attention ce qu’ils ont fait et s’en inspirer.

Alors, oui, il est probable que les multiples annonces que vont devoir faire dans les prochains mois Nicolas Sarkozy et François Fillon provoqueront du tangage social et amèneront la contestation dans la rue. Il faut s’y préparer. Il faut s’y résoudre. Il faut le comprendre et l’accepter.

Plus la potion paraîtra amère, plus elle aura de chances d’être efficace.

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