mercredi 2 avril 2008

Après les municipales...

Le résultat des élections municipales et cantonales, sur le plan national, restera longtemps un sujet sur lequel bien des conjectures seront faites. Les exégètes de tous ordres rivalisent d’analyses et de considérations variées. De celles-ci, il ressort un point important qu’il serait dangereux de négliger. Comme le veut la tradition, ces élections intermédiaires constituent une difficulté importante pour le pouvoir politique en place. Cela a toujours été le cas. Nicolas Sarkozy l’avait pressenti et c’est la raison principale pour laquelle il avait, bien avant son élection, proposé de fixer la date de tenue de celles-ci immédiatement après l’été dernier. De ce fait, il espérait que les élus locaux sortants qui l’avaient soutenu à la présidentielle profiteraient d’un état de grâce dont il savait bien qu’il ne survivrait pas aux premiers frimas.

Ce dont personne ne se doutait par contre, c’était la raison pour laquelle le contexte politique pourrait être moins porteur. En effet, les difficultés sont moins venues des conséquences de la politique menée par le Gouvernement que de la pratique elle-même de la fonction présidentielle par son titulaire. La meilleure preuve en est l’évolution symétriquement inversée des courbes de popularité de Nicolas Sarkozy et de son Premier ministre, François Fillon.

Que faire maintenant ? Le petit ajustement technique qui a tenu lieu de remaniement gouvernemental, ne saurait en aucun cas être considéré comme une réponse politique appropriée. Du reste, à la veille ou quasiment à la veille de la présidence française de l’Union européenne, il était plus important d’assurer une forme de stabilité gouvernementale.

En revanche, il apparaît essentiel pour le pouvoir exécutif de relancer sa politique de réformes avec une détermination rendue encore plus nécessaire par la conjoncture économique mondiale. Les Français l’attendent et leur vote de mars (l’abstention est aussi une forme de vote) en témoigne assez éloquemment. D’ailleurs une preuve supplémentaire en est donnée par la réélection de maires salués pour leur action réformatrice et transformatrice, comme à Tarbes par exemple.



Enfin, le président de la République doit mener une forme d’introspection, de conversion du regard en lui-même pour apprendre à prendre de la hauteur et de la distance à l’égard des charges de sa fonction. Les Français veulent que le pays changent mais il est une chose qui ne changera pas de sitôt : nous sommes un vieux pays monarchiste et contestataire. Si nous aimons à changer de Prince, nous aimons à ce qu’il en ait l’allure, le train et la componction. C’est ainsi et il faudra bien que Nicolas Sarkozy se plie à cette exigence atavique.

1 commentaire:

Unknown a dit…

D'une part !

Et d'autre part, nous - peuple de France - aimons à ce que le discours et les promesses se traduisent en actes concrets. Que le capitalisme entrepreneurial et ancré dans nos territoires soit effectivement aidé - encouragé et libéré. Il ne faut surtout pas céder aux sirènes d'une finance internationale reposant sur une spéculation aveugle, au profit de quelques nababs vivant dans les lofts des grandes capitales, au détriment de la force de travail et de ceux qui font vivre nos villes et nos régions.

Et par dessus tout, peuple aux valeurs de droite - je le crois profondément - nous ne pouvons cautionner le rapprochement de la gauche "bobo" et d'une droite économiquement trop libérale. Le discours que Sarkozy a tenu dans nos usines doit trouver sa réalisation matérielle dans les actes. Il est juste temps.

Nous tenons aussi à l'indépendance de notre pays sur la scène internationale, son génie "séculaire" . Et au respect du parlement !