vendredi 25 avril 2008

Garder plus que jamais le cap des réformes

Chronique publiée dans La Montagne du 18 avril 2008

«Il faut démontrer qu'un gouvernement peut tenir ses engagements même quand le vent souffle un peu et que la mer est un peu agitée.» Ce sont les déclarations fermes qui ont été tenues par le Premier ministre François Fillon lors de sa visite officielle au Japon la semaine dernière. Convaincu de la nécessité vitale de garder le cap des réformes, le chef du gouvernement a répondu qu’il ne fallait pas qu’on attende de lui qu’il soit de ceux qui « changent de politique à la première manifestation, la première saute de mauvaise humeur de tel groupe de pression, au premier mauvais résultat à une élection locale. »




Dans le même temps, les rues sont à nouveau animées de lycéens qui font monôme contre le programme de révision générale des politiques publiques au prétexte que cette démarche pourrait aboutir à un certain nombre d’effectifs enseignants en moins dans l’Education Nationale. S’il est possible de comprendre l’inquiétude des jeunes, souvent instrumentalisée par des lobbies corporatistes, il est navrant de constater une fois encore que, dans ce beau pays de France, que si le constat est bon, les remèdes prescrits par habitude sont pires que tout.




Illustration : au journal parlé d’une radio d’information, une jeune fille interrogée dans un cortège justifie sa présence par la crainte qui est la sienne d’appartenir à une « génération sacrifiée » dont le niveau et la qualité de vie pourraient être inférieurs à ceux de la génération de ses parents. La conclusion qu’elle en tire est la suivante : non à la politique de réduction des dépenses publiques. Le problème que semble ignorer la lycéenne est que, si ses craintes sont fondées, il n’en demeure pas moins que son avenir est avant tout compromis par l’accumulation de déficits publics et l’hypothèque que constitue l’endettement de notre pays.

En résumé, s’il est bien évidemment excessif de considérer que ce sont les fonctionnaires qui ruinent la France, car c’est faux et injuste à leur égard, il est en revanche évident qu’il est essentiel de parvenir à une meilleure maîtrise des dépenses publiques, à une résorption des déficits et à une forte réduction de l’endettement. Cela passe donc par un certain nombre de révisions déchirantes dans la stratégie et l’action de l’Etat, ainsi que par l’adoption de mesures et de réformes à l’impopularité desquelles le gouvernement sera confronté et qu’il devra supporter sans faillir.

C’est à cette aune-là, et à celle-là seulement, que l’Histoire jugera si la présence de Nicolas Sarkozy à l’Elysée a été utile. Au moment où il aborde le premier anniversaire de son élection, déjà 20 % du temps qui lui est dévolu est écoulé…

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