vendredi 21 décembre 2007

Une faute de goût

J’aime bien Monsieur Sarkozy. J’ai même, chacun le sait ici, voté pour lui au printemps dernier, au terme d’une campagne électorale à l’empathie de laquelle je me suis laissé aller. Pour cela, j’étais convaincu qu’il était l’homme idoine. En effet, ses rivaux les plus sérieux étaient une personne sur les compétences de laquelle les doutes les plus sérieux pouvaient être formés, Madame Royal, et un monsieur dont l’ambition personnelle est à ce point démesurée qu’elle atteint les rivages douteux du mysticisme autocentré, Monsieur Bayrou. Dans son propre camp, Monsieur Sarkozy n’avait que Monsieur de Villepin pour le contester sérieusement. C’est dire...




Depuis son élection, le président de la République a manifesté de belles qualités : beaucoup d’allant, une grande détermination, le souci de tenir la plupart de ses promesses de campagne. La composition de son gouvernement laisse un peu plus à désirer. Si le Premier ministre, François Fillon, est assurément un homme de très grande valeur dont les Français découvriront probablement après coup les éminentes qualités, je reste beaucoup plus sceptique sur cette soudaine inclination pour l’ouverture. Surtout quand elle semble devoir nous conduire à porter sur un pavois des individus tels que Messieurs Lang ou Dray dont j’espère bien qu’ils resteront chez eux.




Monsieur Sarkozy a été élu pour faire des choses. Il en fait et c’est très bien. Pour cela, il rencontrera toujours la faveur de ceux qui l’ont placé là où il se trouve. Mais il devrait faire preuve de plus de retenue dans son comportement. Déjà, les quelques jours sur un yacht de luxe, au lendemain de son élection, avaient constitué aux yeux de beaucoup une faute de goût indéniable. Mais il ne lui en avait pas été tenu rigueur. D’une part pour la simple et bonne raison qu’il n’avait pas encore été investi de ses nouvelles fonctions ; parce que, d’autre part, cela n’était qu’un péché véniel à mettre sur le compte de l’euphorie du moment.
En revanche, la dilection manifeste qu’il affiche pour la « starification » de la fonction n’est pas, disons-le tout net, franchement convenable. Il est permis d’attendre d’un président de la République qu’il incarne sa magistrature suprême et l’image de la France avec ce je ne sais quoi de dignité et d’élégance qui sont la marque des véritables grands de ce monde. Etre leur égal ou leur semblable ne consiste pas à mettre ses pas dans ceux des vedettes du show-business.
Je n’ai rien contre Mademoiselle Bruni. Elle est indéniablement belle et talentueuse. Que Nicolas Sarkozy entretienne une liaison avec elle ne nous regarde pas et ne devrait intéresser personne. Que cette relation soit mise en scène, offerte au bon peuple, qu’elle donne lieu à force quolibets, à des étalages indécents sur les précédentes fréquentations de la belle Italienne et que l’on s’en goberge au comptoir de tous les cafés du commerce me navre.

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A fortiori, qu’au lendemain de ces étalages assez vulgaires, et dont le plan média était parfaitement maîtrisé par l’Elysée, que Nicolas Sarkozy se rende au Vatican pour recevoir symboliquement des mains du Saint-Père la charge de Chanoine d’honneur de la basilique Saint-Jean de Latran, relève de la faute de goût et de l’absence de discernement.

A la veille des fêtes de Noël, je vous souhaite de tout cœur de belles fêtes de Noël, dans la joie et, si vous avez cette chance, en famille.

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